LFSM / Nantes : LAETITIA SHERIFF + NADINE KHOURI + MARTA DEL GRANDI
LAETITIA SHERIFF (FR)
On l’avait, à ses débuts, un peu hâtivement (mais élogieusement) comparée à PJ Harvey, Kristin Hersh ou encore Shannon Wright, chanteuses alliant, à une élégance introspective et à un folkwriting effilé, de farouches jaillissements électriques. Mais c’était par trop ignorer la force de caractère de la néo-Rennaise, qui poursuit, avec une belle autorité et sans ostentation, une ligne artistique toute personnelle. Une singularité native, une finesse d’écriture, une nature poétique font d’elle une artiste rare, qui égrène ses albums, moins sombres qu’il n’y paraît au premier abord, au gré d’une évidente inspiration – artiste rare donc. C’est en solo qu’elle revisite son répertoire et offre quelques nouveaux titres en exclusivité.
NADINE KHOURI (LB)
Elle possède cette voix chaude, magnétique, vibrante, presque invocatoire, qui provoque une sorte de béatitude lente, comme un rêve éveillé ; la richesse d’orchestrations idoines, au service de cette même voix, de ce chant habité, en épousent les mouvements et les nuances, en un accord qui tient de la symbiose. Depuis le liminaire The Salted Air (produit, de surcroît, par l’impeccable John Parish), la chanteuse d’origine libanaise creuse le sillon d’une folk tout en sobriété, dont l’élégance se déploie sur le lit fécond d’une douce et enveloppante mélancolie, dans un clair-obscur mouvant, un camaïeu bleu comme les eaux calmes d’une rivière aux reflets irisés d’argent.
MARTA DEL GRANDI (IT)
Avoir enseigné le jazz à Katmandou n’est déjà pas banal, mais sa musique l’est encore moins. Sont-ce son existence de globe-trotteuse, sa curiosité de musicienne touche-à-tout, l’aura troublante qui se dégage d’elle, qui l’ont modelée et nourrie ? Toujours est-il que cette musique est étrange dans son évidence, moderne dans son classicisme, suggestive, évocatoire, dessinant de vastes paysages sonores mystérieusement encapsulés dans des mélodies miniatures. Folk, classique, jazz, electro ont leur part dans l’élaboration de Until We Fossilize, album aux arrangements aussi délicats que minimalistes, élégamment combinés en de subtiles arabesques, aussi belles et étonnantes que des fossiles marins au sommet de l’Himalaya.